Le mot “littérature” évoque systématiquement des souvenirs dans nos esprits. Chaque personne pense immédiatement à des romans ou des nouvelles qui ont marqué leurs esprits ou qui ont marqué toute une génération. Pourtant, les livres n’ont pas toujours joui de cette popularité presque universelle. Par le passé, et encore aujourd’hui, la censure reste l’un des plus gros obstacles à l’accès à la littérature. Un phénomène qui mérite amplement d’être étudié sous toutes ses coutures.
La censure religieuse et politique
La censure est une interdiction générale de vendre, de distribuer et même d’imprimer une œuvre jugée contraire aux préceptes religieux ou politiques. C’est un phénomène qui ne date pas d’hier. Depuis le Moyen-Âge et certainement avant, des régimes religieux et monarchiques ont interdit les publications de penseurs qu’ils jugeait polémiques ou contestataires.
Parfois, la censure était prononcée pour d’autres raisons relatives aux moeurs. Il aurait suffit qu’un auteur décrive des robes portefeuille pendant l’époque victorienne pour que ses écrits soient décriés !
Que ce soit en Europe, en Asie, en Amérique ou même en Afrique, cette tendance a survécu au fil des âges. Certes, l’avènement de nouveaux courants de pensée et régimes politiques fait entrer ou sortir certains ouvrages de la liste des livres censurés. Après tout, les robes portefeuille ne sont plus aujourd’hui considérées comme des atteintes à la pudeur.
Mais, encore aujourd’hui, cette pratique globalement considérée comme un obstacle à l’information continue d’avoir de beaux jours.
La censure aujourd’hui
Comme décrit dans Farenheit 451 de Ray Bradbury, la censure est un outil politique qui continuera de sévir longtemps dans notre futur. Et pour cause : l’information est le meilleur outil dont les populations disposent pour s’organiser et contester la mauvaise gouvernance. S’assurer que les populations soient peu ou mal informées est le meilleur moyen de maintenir son emprise sur le pouvoir politique.
Aujourd’hui, même dans les écoles aux USA, on se rend bien compte que la censure reprend ses droits dans certains États conservateurs. C’est également le cas en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays à travers le monde ! Ici, ce ne sont plus des robes portefeuille qui sont jugées problématiques, mais des idées qui pourraient susciter une prise de conscience générale des populations.
La censure ne profite jamais qu’au pouvoir en place. Dans un tel contexte, on est donc en droit de se demander si la littérature censurée est synonyme de littérature pertinente. S’il est vrai qu’il y a des œuvres dont l’accès devrait être interdit, limiter l’accès à l’information n’est jamais un moyen légitime de protéger la population. Il est plutôt utile de placer des restrictions pour s’assurer que ceux qui y accèdent sont capables d’appliquer leur jugement critique au contenu de ces livres.