L’autobiographie

Le terme autobiographique, apparu au début du XIXe siècle, est issus du grec “autos” (par soi-même), “bios” (vie) et “graphein” (écriture). Il concerne tous les récits de vie, d’un personnage réel ou fictif, et met l’accent sur la vie personnelle et la personnalité du narrateur. Issue de l’Antiquité (Marc-Aurèle au IIe siècle écrit ses Pensées), l’autobiographie a beaucoup de succès à travers le temps : le lecteur est à la recherche d’une vérité sur la condition humaine, sur l’expérience d’un individu. Selon Philippe Lejeune, l’autobiographie relève d’un “pacte autobiographique” passé entre l’auteur et le lecteur : l’auteur s’engage à raconter avec sincérité son histoire tandis que le lecteur le croit sur parole. La seule contrainte à ce pacte est la mémoire de l’auteur qui peut faire défaut et brouiller les faits réels.

L’autobiographie est caractérisée par l’emploi du “je”, faisant partie intégrante du pacte autobiographique. Trois formes de “je” peuvent être employées : le “je” du narrateur, le “je” de l’auteur et le “je” du personnage principal, ces trois formes sont différentes et pourtant confondues dans le projet autobiographique.

Au travers des genres parallèles comme le journal intime ou l’auto-fiction, l’autobiographie promet l’introspection et la rétrospection de l’auteur sur sa vie antérieure et est en pleine expansion de nos jours.

Le projet autobiographique est parsemé d’embûches rendant l’écriture de l’oeuvre parfois difficile pour l’écrivain :

  • La mémoire peut faire défaut à l’auteur, certains souvenirs restent incomplets ou sont dénaturés par le temps
  • Le souci de ne pas ennuyer le lecteur par la simple énonciation d’un enchaînement de faits et vouloir agrémenter le récit de quelques “ornements indifférents” à l’image de Rousseau dans ses Confessions
  • La pudeur de certains faits ou certaines pensées qui mène à la censure de certains passages
  • La difficulté d’utiliser des mots descriptifs pour la description d’un souvenir, d’une odeur, d’une ambiance ou d’un lieu

L’autobiographie peut s’écrire sous différents modes tels que le journal intime, la confession, les mémoires, l’essai ou le fragment. Ces modes autobiographiques diffèrent par le sujet abordé au seins des œuvres. Ainsi, tandis que les mémoires abordent un moment particulier de la vie du personnage (exemple : Mémoires de guerres du Général Charles de Gaulle); le journal intime ou encore le journal de bord racontent les évènements passés au fil des jours, l’auteur ne connaissant pas encore ce qu’il se passera dans son futur au moment où il écrit.

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